L'armée du Crime
J'ai vu l'Armée du Crime. Le film avec des nazis et des moustachus qui lancent des grenades de Robert Guediguian.
Je ne sais pas trop pourquoi je m'acharne avec Guédiguian. J'ai vu Marius et Jeannette, et je me suis ennuyé. J'ai vu Le Promeneur du Champ de Mars et je me suis ennuyé (oui d'accord j'ai pleuré à la fin quand Mittérand il meurt, blabla, mais c'était chiant quand même). J'ai vu le Voyage en Arménie, et je me suis ennuyé. Pourquoi le film avec les nazis aurait-il été autrement ?
Bien, pour ceux qui ont une absence totale de culture historique, L'armée du Crime est le nom que la France collaborationniste a donné à un groupe de résistants immigrés avant de placarder leur gueule sur une affiche qui fait peur et de les liquider sous l'oeil passif des journalistes vendus aux nazis. Aragon a fait un beau poème là-dessus, puis Léo Ferré a chanté ce beau poème, etc.
C'est une belle histoire parce que c'est des basanés moustachus qui ont défendu la France et ont payé de leur vie tandis que Dupont Lajoie allait Au Bon Beurre etc etc. Ce blog ne parle pas de la Seconde Guerre Mondiale, et de toutes façons je pense qu'on est tous d'accord, résister aux nazis, c'est bien. Allez vous instruire ici au pire.
On est aussi ok qu'avec ça, on peut en théorie faire un bon film.
L'ami Guégué sait filmer. Alors il films longtemps, lentement, avec plein d'angles de caméras de partout. Il sait faire des histoires, alors il en fait, plein, en longueur, dans tous les sens. Le communiste va à la piscine, Le juif jette une grenade, la rousse est une pute -pour changer-, le flic collabo est un salaud, les allemands ont des grosses veines sur les tempes quand ils sont énervés. De temps en temps, la voix de Radio Paris nasillarde s'élève, pour montrer que, quand même, la propagande, ça rigole pas. Il y a plein de gros plans, et comme les personnages sont taillés à la serpe pour que tout le monde sache bien qui est Loyal Neutre, Chaotique Mauvais ou Neutre Strict. J'ai eu envie de faire des reaction pics pendant tout le film.
Et puis après, c'est tout, il se passe pas grand chose, et ça dure longtemps. A la fin, on tente maladroitement de nous caser le poème d'Aragon. J'aime pas trop dire ça, mais ce film manque d'explosions et de poursuites en side-car avec Papa Schultz.
Puis à la toute fin il y a un avis de Robert Guédiguian qui nous dit en substance qu'il a changé l'ordre des événements pour que "L'Histoire devienne une Légende", ce qui est un peu idiot parce qu'on ne lui a rien demandé à ce sujet. Si t'as besoin de te justifier sur ta façon de monter ton film, c'est que t'as un problème.
Au milieu du film, il y a une scène ou quatre résistants renoncent à jeter une grenade et chercheht la goupille par terre. C'est moyennement drôle, et on se demande un peu ce que ça fout là. Virginie Ledoyen ne joue pas très bien.
C'était moyen.
Publié au Castor Astral, une réédition du Journal Japonais d'un des papes de la contre-culture américaine, Richard Brautigan, m'a très aimablement été offert par Monsieur_Fromage, le nouvel assistant du Projet Awesome. C'est très très bien, une magnifique capture d'écran sous forme de poèmes automatiques du Japon de la fin des années 70. Mais c'est en français. Je suis pas certain qu'on puisse bien apprécier de la poésie traduite. Mais c'est bien traduit, quand même.
Je suis en train de regarder Cromartie High School / Le Bahut des Tordus. Meilleur anime de comédie jamais. Ca méritera un post en entier.