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Le Pandémonium du Dentifrice
28 octobre 2009

Cet article ne parle ni de lesbiennes, ni de G Gundam.


guin_saga

Aucun enfant albinos à tête de bite n'a été blessé pour rédiger cet article

Guin Saga, c’est le truc dont tout le monde (otaku) a vaguement un jour entendu parler, mais auquel personne ne s’est jamais frotté. Et pour cause, 126 light novels à se farcir, c’est un peu comme si on devait s’enfiler l’intégrale de Bob Morane, et, croyez, moi, c’est à peu près qualitativement la même chose.

Pour les ignares dont vous êtes surement, Guin Saga c’est une saga commencée en 1979 qui raconte les aventures héroïc-fantasistes d’un musclor à tête de léopard qui, faisons simple, casse la gueule à des méchants. J’ai essayé le premier roman, qui a été traduit en français, peut-être bien par Misato ou peut-être bien que je confonds avec les LN de FFXI (est-ce bien important ?), et c’était tellement moyen que je ne trouve absolument aucune façon de finir ma phrase avec quelque chose d’intéressant sans recourir à un procédé humoristique talapoin.

1

voici comment les coréens se vengent du Japon.

Je me suis cependant dit que ça ferait pas un si mauvais anime que ça. Je veux dire, entre un type qui ressemble à King dans Tekken et des architectures baroques de type « comment les Japonais voient l’occident médiéval », y’avait moyen de faire un truc sympa, au moins sympa du genre « seiken no blacksmith, ouais c’est sympa, il reste du PQ ? ».
Je pensais donc que ça ne vaudrait même pas le coup de faire un article pour en parler. Or, par bonheur, c’est tellement mauvais que ça en vaut infiniment la peine. Putain ouais.

Expédions tout de suite THE point positif de cet anime : la musique est de Nobuo Uematsu. Comme ça, c’est fait. C’est pas extraordinaire, ça sent le cacheton, mais bon, un petit Uematsu, c’est comme un petit Yoko Kanno, ça s’écoute bien.

2

Je m'sens un peu faible, Panoramix.

Passons aux choses sérieuses. Liste des choses que la Corée à apporté de précieuses à l’Humanité :
Les Banchans
Park Chan Wook
Le Bibimbap
Guild Wars
L’art pictural naïf du XIXè siècle avec des toutous à l’air ahuri.
Les femmes de réconfort
Le Juché
MASH
La sous-traitance foireuse d’animes bas de gamme.

Je n’ai pas de preuve formelle de ce que j’avance. Personne ne m’a dit que c’était sous-traité en Corée. A part les yeux des personnages qui louchent, les bras animés comme des playmobils, les mâchoires qui bougent –à contretemps des voix- comme des hippo-gloutons, la 3D affreuse, la perspective qui vole presque autant en éclat que dans les pires moments d’Utena, ou c’est pourtant fait exprès, et les lèvres des personnages qui gonflent ou dégonflent selon les plans,  rien ne prouve que l’animation ait été sous-traitée dans un bordel de Pyongyang.  Ordocques, chaque plan est un régal de déconstruction du concept même de qualité. C’est plongé entre terreur et riz que j’ai donc affronté les deux premiers épisodes de cette série de 24 au budget de 2 épisodes moyens de, mettons, Chii’s Sweet Home.

7

Une perspective renversante.

Tout est par bonheur à l’avenant et pousse à aller plus avant dans cette exploration des frontières du grotesque. Le scénario pourrait tenir à la fois debout et sur un timbre poste, tant il est dans la droite ligne de n’importe quel mauvais truc de fantasy (des salauds brûlent le château / le prince et la princesse survivent et rencontrent Guin, qui les protège des méchants, après, y'a des bastons contre des MidBosses, et, j'imagine, un super méchant à la fin qui est le père ou le fils de Guin), mais même pas : c’est à chaque seconde une course aux frontières de l’improbablement con. Les personnages ont tous des têtes de bites, quand il ne s’agit pas carrément de Dark Vador avec une flûte de pan à la place de la mâchoire inférieure. A chaque fois qu’un méchant fait un sale coup, il lance un gigantesque « Moua HA HAHA HA HA HA » qu’on n’oserait même plus en parodie depuis 1960.

5

Ninjas can't get you if you're a Peruvian Lord Vader with a candelstick

Les incohérences foisonnent à tous les coins de rue avec malice, et sont en partie du au fait que les personnages s’expriment tous comme s’ils étaient des doctorants de 90 ans. La gamine qui parle au passé simple (dans le fansub, en tout cas, mais ça a l’air traduit correctement) d’événements étant arrivés la veille, couplé au fait qu’un méchant situé à dix jours de marche de l’action soit déjà au courant que les jumeaux machin et bidule ont fui le château, ça donne une ambiance assez priceless de n’importe quoi généralisé (et, je m'en rends compte, assez indescriptible tant c'est n'importe quoi.

6

Singe mutant se faisant tabasser par un homme-léopard en slip.

Mais c’est encore l’action elle-même qui recèle des plus beaux trésors créatifs gaguesques. L’animation foireuse y est pour beaucoup, mais quand même. Guin (au passage : prononcez bien ça « GOU-HINE » ce qui donne l’impression permanente et hilarante que notre Tigre en slip se fait traiter de broutteuse de minous, ce qui explique peut-être son air perplexe et confus) a un combat dantesque contre quelques NPC sacrifiables, au milieu du premier épisode. C’est même carrément son entrée en scène. Et quelle entrée mes aïeux. Deux des soldats se prennent un coup sur le haut du casque qui les enfonce littéralement dans le sol jusqu’au cou (du sol dur, hein, comme le Coyote dans les dessins animés de la warner) tandis qu’un autre est projeté contre un arbre avec une telle violence que son CASQUE D’ACIER PREND FEU. Parce que c’est ce qui arrive quand on projette très vite du fer sur du bois. Il prend feu. Le combat se poursuit quand les cadavres des soldats se transforment en énormes masses de chewing-gum fantôme que Guin, supposément amnésique, qualifiera de « goules ». Ces machins ayant peur du feu, Guin leur balance des torches allumées, ce qui a la particularité de les faire exploser. Le spectateur hilare ne cherche pas à comprendre, pas plus que le fait qu’une petite bruine se mette à tomber et éteigne les torches. Les braseros ne marchent pas comme ça, mais on s’en fout, l’important c’est que les héros soient dans la merde ! Ceci dit, pas trop dans la merde, puisque les goules ont peur de l’eau ( ??? ). Guin saute donc dans la rivière avec ses compagnons, à se demander pourquoi ils se sont emmerdés à combattre les monstres. Les esclaves enchaînés à leur planche à dessin qui ont bricolé cet animu n’ont pas été jusqu’à se poser toutes ces questions.

4

I'M ON FIRE BABY !

Dans l’épisode deux, l’interruption brutale du scenario pour placer une scène de combat à peu près inutile de DIX MINUTES entre Guin et un gorille mutant (astuce de pro : les singes rendent tout mieux) m’a complètement convaincu que Guin Saga avait l’énorme potentiel d’être une sorte d’Airmaster involontaire couplé avec une mauvaise fanfic Lancedragon. Tenez-vous bien : je pense que je vais continuer à regarder.
Miséricorde, je crois que j’ai aimé ça.

3

Et n'oubliez pas de bien vous brosser les dents après avoir visité le Pandémonium du Dentifrice.

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Commentaires
Z
Kelbo est une légende urbaine
J
"A chaque fois qu’un méchant fait un sale coup, il lance un gigantesque « Moua HA HAHA HA HA HA » qu’on n’oserait même plus en parodie depuis 1960"<br /> <br /> FAUX !<br /> <br /> <br /> Il reste aussi Kelbo. :D
I
"voici comment les coréens se vengent du Japon."<br /> <br /> Mwahahahaaah ! J'adore.
M
Ah et j'ai adoré les liens sur la liste des apports de la Corée.
M
Moi aussi j'ai envie de regarder, du coup. Pour pouvoir mourir dans la joie.<br /> <br /> Ça a l'air tellement génial, il n'y a pas un seul truc qui ne soit pas lamentable, d'après ce que tu en dis. À ce stade, le manque de talent devient... heu... je ne sais pas ce qu'il devient, mais il atteint quelque chose de spécial, ça c'est sûr.<br /> <br /> Un peu comme de la magie.<br /> <br /> Silvain Mirouf.<br /> <br /> Voilà, il est mirouf cet animu.
Le Pandémonium du Dentifrice
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