Mana Khemia testé avec de la Science

Zali L. Falcam, tu n'es pas un très bon scientifique. Tu n'as joué que 25 heures à Mana Khemia, ce qui représente à peu près la moitié du jeu. Oui, mais cet article se base entres autres sur des extraits de FAQ et des arômes de spoilers volontaires que je me suis injecté, à peu près persuadé que je ne finirais pas le jeu et que de toutes façons, quand il n'y a pas grand chose à spoiler, on ne perd pas grand chose. Rose Tyler meurt.

Résumé : Mana Khemia (sous-titré Alchemist of Al Revis et sous-sous titré Atelier Iris 9) est un spin-off de la série des Atelier, qui sont, je le rappelle, des RPG assez classiques dont les deux points originaux sont que vous créez vous même les objets du jeu par un système d'alchimie bien foutu (en général) et que dans pas mal de ces jeux le personnage principal est une fille. Ce qui est rarissime pour un J-RPG débarquant en occident, hors Nipon Ichii (la série des Ateliers est tout de même distribuée en occident par NIS, mais c'est bien Gust qui fait le jeu).
Dans ce neuvième jeu de la franchise, quasiment aucun lien avec les autres jeux de la série, à part le bestiaire et le concept de l'alchimie. Et un personnage jouable, le fantôme Pamela, présente dans quasiment tous les jeux Atelier. Le scenario, bah ça se résume rapidement : Harry Potter avec des nekogirls. Vous incarnez un type invraisemblablement peu charismatique qui vit dans la jungle avec son chat magique et qui se fait "découvrir" par un prof d'alchimie qui détecte son don formidable bla bla bla et c'est partie pour trois ans de vie scolaire dans une fac d'alchimie, mais oui rassurez vous le héros est bien le fils de Dark Vador, et oui il va se faire plein de chouettes amis. Bref. Le scenario a à peu près la même épaisseur qu'un Nord-Coréen après une semaine de stage à Dachau, mais je vais y revenir. c'est pas grave vous pouvez tabasser des sangliers à coup de teddy bear fantôme.

GRAPHISMES

Ca ne vous ennuie pas si je grince des dents ? Le chara design est loin en dessous du reste de la série Atelier, les sprites sont douteux, les décors en vraie-fausse 3D sont en permanence noyés dans le brouillard, et c'est fou comme la plupart des élèves de l'Académie se ressemblent. Les PJ sont franchement miteux et clichés. Je ne fous pas une trop mauvaise note parce que faut bien admettre que les combats sont magnifiques. Chaque Atelier repousse les limites de la fluidité et du souci du détail en matière de combats. Après, faut pas être allergique au kawaï flashy.

GAMEPLAY

Encore une fois dans les Atelier, vous allez passer votre temps à récolter des ingrédients, à extraire de la pulpe de monstre et à fabriquer des objets. Contrairement à Atelier Iris 2 qui était chiant de ce point de vue, là ça se fait un peu sans y penser. La plupart des ingrédients se trouvent et se retrouvent facilement. L'organisation de l'équipe est astucieuse, permettant de déléguer les taches d'alchimie et/ou de récolte d'ingrédients.Le fait qu'il y ait peu de zones à explorer mais que chaque zone regorge de zones qui ne sont accessibles que petit à petit dans le jeu rend plaisant le fait de se ballader sans cesse dans les mêmes endroits. La récolte des différentes recettes aussi, est assez dynamique et marrante. Le jeu aurait pu tomber dans l'écueil du farming obligatoire, et bah en fait, il est quasiment absent (à part dans quelques sous-quêtes)
Le système d'alchimie est plus ou moins intuitif, mais toujours amusant. Pas mal réinventé depuis les précédents Ateliers. On regrettera juste le manque d'objets vraiment bizarres comme dans Atelier Iris 1, même si Mana Khemia fait quand même des efforts (une armure faite en pain, j'ai bien entendu parler d'une armure faite en pain ? Non parce que je suis à peu près certain que quelqu'un a parlé d'une armure faite en pain).

Leur fréquence dépend beaucoup de vous : les monstres sont sur la cartes. Chaque carte a un système de jour/nuit. Le jour, les monstres se trainent lentement et vous pouvez les surprendre. La nuit, ils deviennent hystériques (et deux fois plus forts) et vous vous tapez des tonnes de combats assez costauds. Comme le jeu est plutôt simple, le levelling n'est pas nécessaire. De ce point de vue là, libre choix est laissé au joueur en terme de nombre de combats.
Les affrontements en eux mêmes sont très dynamiques. Vos PJs ont des capacités vraiment différentes, et assez dépendantes des armes et armures que vous leur forgez. Le système de 6 combattants (3 qui se battent et 3 qui rechargent leurs points de mana à l'arrière) interchangeables, y compris pendant une attaque, rend le tout très vivant et permet de faire de jolis combos, mais rend le jeu vraiment simplissime (pas mal de boss sont quasiment one-shotables, du moins jusqu'au point ou j'en suis rendu).

CHALLENGE

C'est long : 12 chapitres (3 ans) divisés en périodes (semaines) ou il se passe à chaque fois des choses différentes (quêtes principales, sous-quêtes). Compter entre une et dix heures par chapitres. Après, ça pourrait être infiniment plus court : la plupart des sous-quêtes impliquent de se farcir un donjon déjà traversé pour latter un monstre à la con. Et on peut difficilement ne pas les faire : les boss optionnels possèdent les recettes pour les meilleurs objets du jeu, et forger ces objets est obligatoire pour débloquer pas mal de compétences utiles. Le jeu pourrait se boucler en 30 heures, mais misez sur 60. On ne s'ennuie pas, mais y'a des longueurs quand même.

Une dizaines de sous-quêtes par chapitre. En général : crafter des objets assez relous à fabriquer, aller buter un boss au fond d'une carte déjà explorée ou apporter quelque chose à quelqu'un. Intérêt variable, et en général challenge assez faible.
Sinon, une fois que, lors d'un chapitre, vous avez accomplis vos tâches obligatoires (comprenez : des cours de fac sous forme de tutoriaux), vous pouvez (et devez, si vous ne voulez pas vous payer un bad ending) accomplir des mini scenars impliquant tel ou tel membre de votre équipe. Selon les personnages, ça varie de l'inintérêt absolu (Roxis le Végéta raté) au marrant sans plus (Nikki la neko girl nymphomane de service, Flay le badass de base). C'est jamais passionnant non plus, mais de toutes façons, y'a pas trop le choix.

C'est une partie de plaisir. La plupart des boss et des monstres ont une énorme faiblesse plutôt simple à exploiter. Ajoutez à ça des persos faciles à booster, un mode "furie" simple à déclancher et des combos meurtriers simple d'accès, et vous avez un jeu encore plus tranquille que le Suikoden Moyen. Beaucoup plus tranquille, même, puisque sauf das les moments clé du scenar, vous ne pouvez pas game over. En cas de fail, vous êtes téléporté à l'infirmerie. Mouais.
Ceci dit ce n'est pas "mal dosé" puisque cette difficulté basse est constante, et donc a priori voulue.

Si je vous dit "spherier", ça vous évoque quoi ? (pour ma part ça m'évoque GNFRGNDGEMEMDEMERDEDESPHERIER!!1un!!ii). Bon, bah le système d'XP dans Mana Khemia, c'est un spherier réussi. A chaque combat vous récupérez des points d'XP que vous pouvez dépenser dans des "cases", chaque case ayant une ou plusieurs lignes (+ de PV, une compétence en particulier, un coup de plus dans l'attaque de base...). Et chaque case n'est débloquée que quand vous avez réussi à forger via le système d'alchimie l'objet correspondant. Ce qui pousse le joueur à bien explorer ce système, et le contraint à parfois stocker son xp parce qu'il n'est pas foutu de crafter tel ou tel objet. En général, quand on y arrive et qu'on a déjà forgé les objets suivants du damier, c'est une orgie jouissive qui transforme brutalement votre ablette en panzer. Tout cela est bien chouette et se fait presque sans y penser.

Le grind n'est pas désagréable : les combats sont sympas, et ça permet de récolter des ingrédients sur les monstres. Il n'a aussi aucun intérêt particulier (sauf si vous aimez bien massacrer des koalas) puisque vos persos sont limités par le spherier, et qu'à quelques exceptions près, vous aurez toujours assez d'xp pour booster vos personnages au maximum en temps voulu. A noter d'ailleurs un chiffre exprimé en % qui résume vos progrès sur chaque fiche perso.

SCENARIO

Squelettique. On ne peut pas dire qu'il se passe grand chose à l'Académie d'Al Revis, à part les classiques fêtes de l'école, rivalités à la con entre étudiants et profs qui complottent des trucs. On se fout complètement de l'histoire du héros, et idem pour la plupart de ses compagnons. Je ne dirais pas non plus que c'est complètement cliché : c'est une comédie scolaire, ok, mais c'est pas si fréquent que ça comme background pour un jeu vidéo.

Honnêtement ? On s'en fout. Les personnages sont soit
1) Rigolos (Anna, Nikki, Flay) et ne vont pas beaucoup plus loin
2) Sans intérêt, et vaguement lié à une prophétie qui blablabla. Après 25H de jeu, je zappe les 3/4 des dialogues, ce qui m'arrive très, très rarement dans un RPG. Et, mauvais point : on a aucune impression de temps qui passe, malgré les 3 ans qui s'écoulent dans le jeu.

A noter 8 ou 9 fins, aucune ne justifiant un new game+ puisque dépendant d'un chouix fait dans le dernier chapitre, si j'ai bien compris. Les gens de qualiter savent recharger leur sauvegarde.

Moyen. Le minimum vital a été fait pour rendre l'ambiance de campus. Ca manque un peu de cutscenes, mais en même temps c'est pas honteux non plus. L'Université est colorée, les lieux sont variés et y'a toujours quelque chose à faire quelque part. Bon, passable.

Le héros (Vayne ? Je sais même plus son nom tellement il est marquant) est une sorte de moule anémique à cheveux blancs-emo-squaresoft, une horreur. Roxis, c'est végéta en version tafiole intello. Les autres rattrapent un peu le coup, mais surtout parce que c'est des freaks et qu'ils ont des armes rigolotes (ovni, ours en peluche, sac à dos). Et tous sont affreusement clichés.

C'est encore pire. Aucun n'a le moindre intérêt. C'est des putes ou des brutes, au choix. RAS. A la limite, on s'en fout, je n'avais pas non plus d'ennemi particulier quand j'étais à la fac. Aussi : btw je suis ton père complot fin du monde destruction alchimie interdite.

BANDE SON

OH JESUS FUCKING CHRIST. Le thème de l'Université, quel vous allez entendre 50% du temps, est à se taper la tête contre les murs de laideur. Il est très court et revient en loop toute les minutes trente à peu près. Immonde, et c'est dommage parce que le reste des musiques est assez banal et passe-partout.

Pas mal de scènes doublées. J'ai opté pour les voix japonaises, qui se tiennent. Ceux qui préfèrent l'anglais, c'est dispo aussi, et je ne sais pas ce que ça vaut.

La traduction anglaise est bonne. Choix entre japonais et anglais sur les voix. Et bien sûr, pas de français, faut pas rêver. Mais on a l'habitude, maintenant.

BILAN

Tiens, c'est exactement ce que je pense en y jouant : autant de très bons points que de très mauvais. Bon, je vous tiendrais au courant

PS : ajoutez à votre culture générale que si vous avez une PSP, le jeu a été porté récemment, et que la version portable est immonde en terme de bugs et de temps de chargements. Voilà, c'est dit.

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Les mots clés, c'est la vie. J'ai oublié la semaine dernière, alors voilà :

Hadopi socialist ninja (haha bon vieux temps)
Pression à appliquer pour qu'un dentifrice sorte (F=1/t)
Pokémon truqué rigolo
girofle en anglais se dit (tiens donc on a les mêmes problèmes)
GayAss (rhô)
Petit virus marrant URL (essaye là)
Kolère du dentifrice (ramoloss)
valkyrie profile covenant of the plume pourquoi sacrifier ses coéquipiers (PARCE QUE T4ES OBLIGE, MOUAHAHAHA)
Putin mais suce ma bite (PUTIN !)
prophète:déçu (on peut le comprendre)
si si suce ma bite (ça ira merci)

Comments

[Zali L. Falcam]

C'est extrêmement subjectif, mais oui, je préfère un RPG extrêmement difficile à un RPG extrêmement facile. Sauf dans le cas des Suikoden, parce que j'en ai absolument rien à foutre des combats (encore que les Suiko, ce qui est difficile c'est la quête des 108...)

[Tchako]

Sauf pour la "difficulté", étrangement. Sauf si tu considères que "rapestorm" est une bonne chose.

[Zali L. Falcam]

Tiens oui je me suis planté de tableau. Bah faut tendre vers le haut et la droite (ohlol front national)

[Caralho voador]

"Le scenario a à peu près la même épaisseur qu'un Nord-Coréen après une semaine de stage à Dachau"

Cette phrase semble remettre en cause la qualité du camp de concentration de Yodok. L'insulte faite à l'œuvre de Kim il Sung me peine profondément.

Le concept de test avec de la science est bien, mais je comprends jamais rien au tableau final. Quoi être en abscisse? Quoi être en ordonnée?